Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Définition, symptômes, diagnostic et différents types
Définition
Alors que la lumière se fait progressivement sur l’endométriose, le SOPK est encore peu reconnu et représenté. Il toucherait pourtant une femme sur sept.
Le Syndrome des Ovaires Polykystiques = SOPK (ou syndrome de Stein-Leventhal) est un syndrome rarement évoqué. A l’étranger il existe plusieurs associations comme PCOS Challenge pour en parler.
En France, il existe des associations comme Esp’OPK ou Asso’SOPK, qui commencent à se faire connaître et se mobilisent.
Nous comprenons que c’est une pathologie encore mal connue, rien que dans son nom. En effet, en réalité, nous ne parlons pas de « maladie » mais d’un ensemble de symptômes, le SOPK étant multifactoriel. Et contrairement à ce que son nom indique, il n’est, en fait, pas question de kystes au niveau des ovaires.
Ce syndrôme fut découvert dans les années 30. A l’époque, les scientifiques pensaient qu’il était question de nombreux kystes aux ovaires. Il s’est finalement avéré qu’il s’agissait de la présence de nombreux follicules n’ayant pas terminé leur maturation, restant, s’accumulant dans les ovaires et provoquant une perturbation des cycles menstruels.
En temps normal, un ovaire produit mensuellement environ 5 follicules. Un seul (le follicule dominant) libérera un ovocyte lors de la montée du pic de LH au 14ème jour du cycle (pour un cycle de 28 jours), pour une éventuelle fécondation.
Dans le cas du SOPK, il y a beaucoup plus de follicules (entre 12 et 20, et aucun ne domine), le taux de LH reste élevé avec une production excessive d’hormones mâles : les androgènes.
Le SOPK est donc lié à un dérèglement hormonal. Cet excès d’androgènes peut être :
– relatif : le taux de testostérone est correct, ce sont les taux des autres hormones comme les œstrogènes ou la progestérone qui sont plutôt bas par rapport à la testostérone.
– réel : avec un véritable excès de testostérone.

L’hyperandrogénie est aussi responsable de l’hirsutisme caractérisé par une pilosité plus importante et une poussée de poils plus ou moins importante à des endroits non communs chez la femme comme le menton, la poitrine…
Nous pouvons également retrouver de l’acné, la peau grasse, des cycles menstruels longs (supérieur à 35 jours), provoqués par la libération irrégulière de l’ovocyte, et qui engendrent des troubles de la fertilité.
Les femmes atteintes du SOPK ne savent alors pas quand leurs règles vont venir, leur cycle étant allongé et aléatoire.
On retrouve également chez les femmes atteintes du SOPK, une résistance à l’insuline (dans 75% des cas) mais qui n’est pas toujours présente. La résistance à l’insuline peut provoquer des complications de grossesse et des troubles métaboliques comme l’obésité. Ces troubles exposent la femme à plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires.
L’hyperinsulinisme entraîne une augmentation du rapport LH/FSH qui, elle-même, empêche l’aromatisation (la transformation) de la testostérone en œstradiol.
Les symptômes du SOPK
Les symptômes du SOPK sont nombreux et variés : ils peuvent être d’ordre gynécologiques, psychologiques et/ou métaboliques. Ils se manifestent souvent à la ménarche ou au début de l’âge adulte.
Dans la majorité des cas, les règles sont irrégulières voire absentes en cas d’anovulation. A contrario, des femmes atteintes du SOPK peuvent avoir des cycles réguliers et être touchées par d’autres symptômes. Ils peuvent se manifester par :
• Une prise de poids : avec une difficulté à le perdre et à gérer son poids de forme.
• Une perte de poids : Le SOPK est souvent associé à la prise de poids, notamment par rapport à la résistance à l’insuline. Il existe malgré tout des femmes qui perdent du poids et qui ont du mal à le contrôler.
• De l’hirsutisme : C’est un des principaux symptômes : une pilosité excessive au niveau du visage (moustache, menton, joue…), des bras, du dos, de la poitrine, des orteils, de l’abdomen.
• Une perte de cheveux
• Des troubles cutanés : Le plus répandu est l’acné, ce qui est dû au taux élevé d’androgènes
• De l’infertilité : Certaines femmes arrivent à avoir un enfant naturellement, d’autres passent par la voie médicale. Le SOPK est l’une des premières causes d’infertilité.
• Des douleurs pelviennes : Contrairement aux idées reçues, le SOPK peut être douloureux : ces douleurs peuvent apparaitre au moment des menstruations.
• Des saignements peuvent aussi se produire en dehors des règles, à n’importe quel moment du cycle, et être abondants.
• Des troubles du sommeil : Dans le cas du SOPK, il a été recensé différents troubles du sommeil, notamment de l’apnée du sommeil, des insomnies…
• Des sautes d’humeurs / un impact psychologique : Cela peut aller de l’anxiété à la dépression pour certaines : Modification de son image corporelle, acceptation de son corps
• Une baisse de la libido, ainsi qu’une sécheresse vaginale
• De la fatigue et des migraines

L'insulino-résistance
Tous ces symptômes entrainent des conséquences pour les femmes qui varient en fonction de chaque cas. Dans tous les cas cependant, le SOPK peut accroitre le risque de syndrome métabolique (surpoids, hypertension, troubles de la glycémie), de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.
Les différentes étapes dans le diagnostic
Seul un professionnel de santé est apte à poser un diagnostic. Il peut le faire par :
• Une évaluation clinique : Discuter avec son médecin généraliste / Gynécologue / Sage-femme de ses symptômes, de ses antécédents familiaux (on estime à 30% le pourcentage de femmes ayant le SOPK, qui ont dans leur cercle familial, des personnes atteintes de cette pathologie) et de noter ses cycles pour mieux les observer.
• Une échographie : L’échographie va permettre de mesurer l’endomètre et de vérifier le nombre de follicules présents.
• Un bilan biologique : La biologie va venir soutenir la clinique. Pour travailler de manière optimale et fonctionnelle la prise en charge du SOPK, la biologie est importante. En fonction de la clinique, le médecin pourra demander le dosage de : l’indice HOMA (qui va permettre de repérer s’il y a une résistance à l’insuline), le rapport LH/FSH, la prolactine, la TSH complète …
Aussi, il est important d’exclure des maladies comme :
• l’hyperplasie congénitale des surrénales (maladie génétique rare qui est responsable de la production anormale d’hormones), qui peut être retrouvée chez certaines femmes ayant un excès d’androgènes,
• l’hyperprolactinémie (excès de prolactine qui peut avoir une incidence sur la fertilité et se manifeste par une aménorrhée ou un hirsutisme),
• les dysthyroïdies (à l’origine de certaines irrégularités de cycles menstruels)
Les critères du SOPK
Le diagnostic final sera posé par le médecin, qui se basera également sur les « critères de Rotterdam » (adoptés par la société européenne d’endocrinologie en 2014). Il faut au moins 2 critères présents parmi :
• Hyperandrogénie clinique (hirsutisme, acné…) ou biologique (par les analyses)
• Ovulation absente ou irrégulière (cycles inférieurs à 21 jours ou supérieurs à 35 jours)
• Présence d’un ovaire de plus de 20 follicules et / ou le volume ovarien > 10ml
Existe-t-il différents types de SOPK ?
Selon certaines littératures et revues que l’on peut voir sur le net, il existe 4 types de SOPK :
– L’insulino-résistant : C’est le plus commun puisqu’il touche environ 75% des femmes qui ont un SOPK. Il se caractérise par un taux d’insuline élevé dans le sang qui entraînera différentes conséquences sur l’organisme : pilosité, acné, prise de poids et difficulté à perdre du poids, envie de grignoter…
« Qu’est-ce que l’insulino résistance exactement ? L’ingestion d’un aliment provoque une montée de sucre dans le sang. L’insuline est l’hormone qui est secrétée par le pancréas immédiatement après l’ingestion de glucides. Elle évite que le sucre ne reste dans le sang. L’insuline est la clé qui permet d’ouvrir la porte de la cellule pour faire entrer le glucose à l’intérieur de cette dernière et ainsi être utilisé. En cas d’excès de glucose, l’insuline pourra le stocker dans le foie ou dans le tissu adipeux. »
Très important...
Il est important de ne pas perdre des yeux que chaque femme a son propre SOPK et ne rentre pas dans une case prédéfinie.Ce classement est donc à prendre avec précautions.
Le rôle du professionnel est de déterminer les dysfonctions de chaque femme pour prendre en charge les causes originales propres à chacune de ces dysfonctions.
– L’inflammatoire : L’inflammation chronique est présente dans le SOPK. Elle va perturber l’ovulation et augmente le taux d’androgènes. Ce type de SOPK se caractérise par de la fatigue, des troubles digestifs, des douleurs articulaires, des maux de tête et des migraines,
des douleurs menstruelles, des troubles cutanées comme de l’eczéma ou du psoriasis…
– Le surrénalien : Les surrénales sont des glandes « sur les reins », d’où leur nom. Elles produisent des hormones, dont les androgènes. Une fatigue des surrénales peut donc entrainer un dérèglement. Ce type de SOPK se caractérise par du stress, de l’anxiété qui augmente le taux des androgènes.
– Le post pilule : Il survient souvent avec l’arrêt de la pilule, qui a inhibé l’ovulation et perturbé les hormones pendant plusieurs années, amenant le corps à produire plus d’androgènes. C’est un effet rebond. Les symptômes liés sont l’absence de règles, ou d’ovulation, l’apparition d’acné, d’une pilosité excessive, d’une perte anormale de cheveux… Le cycle menstruel était régulier avant la prise de pilule.
La prise en charge du SOPK est holistique, c’est-à-dire que la personne est prise en charge dans sa globalité.
Un stress mal géré peut amener une dysfonction de la thyroïde qui peut entrainer une insulinorésistance et ainsi créer une inflammation. Finalement, nous pouvons voir que tout peut être lié.
En plus de ces différents points évoqués, le professionnel va aussi chercher d’autres causes de l’hyperandrogénie qui peut être dû :
– à un déficit en progestérone
– à un déficit en œstrogènes
– à une diminution des transporteurs des hormones (SHBG…)
– aux perturbateurs endocriniens…
C’est pourquoi, un bilan complet, tant sur une investigation clinique que biologique est primordiale pour déterminer et prendre en charge la/les cause(s) du SOPK.
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