Les Perturbateurs Endocriniens

C’est quoi ?

Le terme de “perturbateur endocrinien” est assez récent, inventé en 1991 par un zoologiste et  épidémiologiste américain, Monsieur Theo Colborn. Selon la définition de l’OMS, “Un Perturbateur  Endocrinien est une substance chimique d’origine naturelle ou synthétique, étrangère à l’organisme et  susceptible d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien. Les PE dérèglent le fonctionnement  hormonal des organismes vivants, et ont ainsi des effets néfastes sur l’environnement et sur la santé  humaine“.

En d’autres termes, les perturbateurs endocriniens sont des substances dites exogènes (“ne se trouvant  pas à l’origine dans le corps”), souvent chimiques de synthèse, qui ressemblent énormément à nos hormones,  principalement les oestrogènes, on parle alors de xéno-oestrogènes (xéno = extérieur, étranger à l’opposé  d’endo = endogène, à l’intérieur de notre corps). Si bien que notre corps (mais aussi celui des animaux !) peut  les confondre avec celles qu’il fabrique naturellement, entraînant des perturbations du fonctionnement naturel  et des effets délétères sur le long terme.

Quels problèmes posent-ils ?

Comment les éviter ?

Dans le cas de pathologies hormonales, notamment endométriose, les PE à redouter sont surtout ceux qui  miment l’action des oestrogènes par leur propension à stimuler le développement des cellules endométriales,  ils contribueraient donc au développement des lésions. Identifier et limiter son contact avec ces PE est donc un enjeu important dans l’accompagnement de l’endométriose. 

Mais ils sont aussi des fauteurs de troubles dans l’infertilité féminine et masculine, le SOPK, les altérations de la sexualité, les troubles thyroïdiens et métaboliques. Ils ne sont bien sûr pas les seuls en cause dans ces  pathologies et troubles mais ils jouent un rôle délétère très important.

Ils sont d’autant plus problématiques lors de moments particuliers de nos vie, fenêtres de vulnérabilité : avant  la conception d’un bébé, au cours de la grossesse, et pendant les premiers 1000 jours de vie de bébé, pour les  enfants. Les effets des PE sur le développement du fœtus in utero sont aujourd’hui bien documentés.

Comment agissent-ils ?

Ils peuvent avoir 3 modes d’action.

Chaque PE se trouvent souvent à des doses très faibles au quotidien, mais : c’est l’addition de toutes celles ci jour après jour qui cause la toxicité ! On parle d’accumulation de dose et d’effet cocktail de tous les PE  ensemble quotidiennement

C’est donc une pollution insidieuse, ne causant pas d’effets visibles au moment de l’ingestion mais plus  tardivement suite à une accumulation de doses répétées ! Ce qui explique qu’il soit assez compliqué d’évaluer  leur impact sur nos organismes dans des études cliniques et scientifiques. Des études sur animaux ont permis  d’établir les impacts de leur exposition in utero. Les interdictions au niveau européen de substances suspectés  d’être des perturbateurs endocriniens sont longues à se mettre en place. Et une fois ces substances interdites,  les produits qui en contenaient ont toujours l’autorisation d’être vendus jusqu’à écoulement des stocks.

On nous a longtemps parlé aussi du Bisphénol A BPA utilisé dans les résines époxydes des revêtements  intérieurs de canettes et boites de conserve ou dans les plastiques (biberons notamment), et aussi dans les  billets de banques, les tickets de supermarché. Il est bien interdit dans les contenants alimentaires depuis  2015 (pas ailleurs) mais il est souvent remplacé par d’autres bisphénols (B, S, F) qui sont très probablement  tout aussi toxiques mais il n’y a pas encore eu d’études scientifiques suffisantes à leur sujet…

Le principe de précaution s’impose bien souvent pour éviter au maximum tous ces composés. Mais qui sont ils et où les retrouve t’on ? Faire attention c’est bien beau mais encore faut-il savoir à quoi faire attention et  comment on peut les éviter.

Qui sont-ils ?

Une longue liste non exhaustive
– parabènes
– BHA BHT
– phtalates
– Bisphénols (BPA, BPS)
– triclosan
– sulfates
– alkyphenols
– plomb, mercure, ignifuges bromés, cadmium
– téflon et composés perfluorés (PFC)
– silicones

Comment les éviter ?

Quelques gestes simples permettent de petit à petit limiter son exposition quotidienne

* Aérer (et éviter parfums d’ambiance / bougies parfumées / synergies de diffusions  industrielles)

* Préférer cuisiner maison le plus naturel possible, des fruits et légumes issus de l’agriculture  biologique ou non traités et éviter l’alimentation ultra-transformée

* Faire le tri dans ses cosmétiques et se tourner vers des compositions simples et vraiment  naturelles. Les PE se concentrent dans les produits de maquillage, les shampoings et savons,  les crèmes pour le corps, les serviettes hygiéniques directement en contact avec nos  muqueuses intimes…

* Laver les vêtements et textiles neufs si possible avant utilisation 

* Utiliser des produits ménagers naturels simples sans parfum (et aussi papier toilette,  mouchoirs sans couleur, parfum…)

* Préférer le verre/pyrex pour vos contenants alimentaires (le plastique se dégrade  notamment au contact des aliments gras et à la chaleur), la céramique plutôt que le plastique  (même celui dit sans Bisphénol A). Remplacer vos vieilles poêles en Téflon par des ustensiles garantis sans PFOA, ou en inox 18/10 sans revêtement. Eviter le film alimentaire au contact  direct des aliments et ne le chauffer pas. Attention aux gobelets de la machine à café  (notamment ceux avec le chiffre 3, 6 et 7 dans un cycle recyclage sur le dessous : ce sont ceux  qui contiennent des phtalates et des bisphénols.

Merci à Nathalie Faggianelli pour la rédaction de l’article

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